Les Voix du peuple (1868). Impressions d’un condamné à mort (1871)
Gaston
Avocat, poète et journaliste, il s’installe à Marseille en 1862. Il se marie en 1864 avec une jeune marseillaise, Noémie Molina, également israélite et fille de marchand (son père tient un magasin de confection 4, rue de Rome). Ils auront quatre enfants dont un mort en bas âge.
Engagé dans la franc-maçonnerie et dans la vie sociale et politique locale, G.
Le rabbin Vidal qui l’avait assisté à ses dernières heures se chargea de la levée du corps tandis que quelques amis et parents l’attendaient à l’extérieur du champ de manœuvres pour l’accompagner au cimetière. « À sept heures et quart le corbillard se rendait au grand trot au cimetière des juifs escorté par la gendarmerie et les chasseurs à cheval, traversant le boulevard de la Corderie, la rue de Rome, le boulevard Baille et le chemin de Saint-Pierre. [2] »
Il n’existait alors qu’un seul cimetière juif à Marseille : le cimetière israélite La Timone-Saint-Pierre ouvert en 1855 en continuité du grand cimetière Saint-Pierre. L’inhumation de Gaston Crémieux fut discrète ; le public et les journalistes furent probablement interdits d’y assister car nul n’en fit un récit connu.
Un an après sa disparition, les Républicains marseillais érigeaient un monument funéraire sur son tombeau et la presse en fit part. Ce premier lieu de mémoire toujours en place a été augmenté depuis d’une sculpture et d’une plaque commémorative.
[1] Voir notamment René Moulinas, Les Juifs du pape en France. Les communautés d’Avignon et du Comtat Venaissin aux XVIIe et XVIIIe siècles, Toulouse, éd. Privat, 1981.
[2] L’Égalité, 1er décembre 1871, p. 1.