Les Voix du peuple (1868). Impressions d’un condamné à mort (1871)
Jacques
Appelé ensuite à comparaître devant le Conseil de guerre, il bénéficia d’un non lieu. Libéré, il put faire imprimer son poème avant la fin de l’année 1871 à Marseille, malgré l’état de siège, et le vendit « au profit des victimes du 4 avril », par solidarité avec toutes les autres victimes de cette terrible journée qui marqua la fin de la Commune de Marseille, écrasée sous les bombardements démesurés du général versaillais Espivent de la Villeboisnet, commandant l’état de siège sur le département des Bouches-du-Rhône.
Après une dédicace à son ami Armand Duportal, ancien préfet de Haute-Garonne (qui avait soutenu la Commune révolutionnaire de Toulouse), le poème débute à l’aube du 7 avril, lorsque des « captifs du 4 avril », encordés deux à deux, sont brutalement conduits de la gare vers le port, et embarqués sur Le Renard, un aviso de la marine française, qui les déposa sur la roche pelée de l’îlot d’If. Au-delà de la dureté des conditions de leur emprisonnement, le poème de J. Barrau dit aussi son espérance et celle de ses compagnons de captivité, en l’avènement d’une République sociale qu’aucune répression ne saurait entamer.
La transcription de ce poème a été effectuée par mes soins à partir de l’exemplaire numérisé de huit pages in 8e commandé auprès de la Bibliothèque nationale de France à Paris [1]. Jacques Barrau (1814-1891) sera présenté plus longuement après son poème.
Michèle Bitton, Marseille, 30 mars 2022
« Nous croyons savoir que l’instruction judiciaire sur les événements de Marseille est à l’heure qu’il est terminée, au Château d’If, où plusieurs prisonniers ont été transportés. ¨Plus de 500 détenus, parmi lesquels quatre femmes, ont été interrogés. Une seule de ces quatre femmes, d’origine italienne, et qui avait été arrêtée avec son mari et des garibaldiens, dans un poste de la rue Montgrand, a été retenue, les trois autres ont été mises en liberté.
M.
[1] Les prisonniers du Château d’If, par Jacques
[2] Le Petit Marseillais, 9 avril 1871
[3] Le Petit Marseillais, 14 avril 1871.